LE CENTRE DE RECEPTION DES IMAGES FRANCAIS

LE CRIF 11.348

 

1. PRESENTATION

Avec Hélios 1A et 1B, satellites d'observation de défense, conçus en coopération, la France et ses partenaires Italiens et Espagnols gagnent leur indépendance en matière de reconnaissance et d'observation spatiales. Outils indispensables pour mieux surveiller la prolifération d'armes de destruction massive, contrôler le respect des traités de désarmement ou prévenir, voire gérer des traités de désarmement.

Chargée pour la France de la direction du système, l'Armée de l'air a crée le 1er août 1995, l'escadron d'observation par satellite EOS 00.348. Il est composé de deux unités :

Le centre de traitement et de production Hélios (CTPH 10.348) situé sur la base aérienne 110 de CREIL. Il fournit à toutes les composantes de la Défense des images numériques destinées au renseignement et à la préparation des missions opérationnelles.
Le centre de réception des images Français (CRIF 11.348), facilement identifiable grâce à son antenne caractéristique, implanté à quelques kilomètres de la Base aérienne 132 de COLMAR.

Le système du CRIF a été conçu pour l'acquisition et l'enregistrement des signaux de télémesure image (TMI), émis en bande X par les satellites polaires Hélios H1A et H1B, se déplaçant sur une orbite circulaire avec 180° de décalage, à une altitude moyenne de 680 km . Le plan des orbites conserve un angle constant par rapport à l'axe terre-soleil, ce qui permet d'obtenir des conditions de luminosité comparables toute l'année pour chaque zone survolée.


L'antenne, élément principal de la station, est constituée d'un un positionneur de pointage portant un réflecteur parabolique de 10 mètres. La rotation est assurée par des moteurs montés en contrecouple qui autorisent un déplacement en azimut, en site et selon un troisième axe. Celui-ci permet d'exécuter un basculement de l'axe de référence vertical du positionneur en direction est-ouest lors des passages des satellites au zénith.

L'acquisition est réalisée pendant les passages des satellites dans la plage de visibilité de l'antenne ( 2500 km de rayon ), sur la base d'un plan de travail et de données d'éphémérides envoyés la veille par le CTPH grâce à une liaison chiffrée. Elle est obtenue en pointant l'antenne vers la trajectoire orbitale et en accrochant le signal de la porteuse émise par les satellites. La TMI est reçue sous la forme d'un signal RF constitué d'une porteuse à environ 8000 MHz modulée DEQPSK. Ce signal est amplifié et converti à une fréquence intermédiaire (FI), démodulée puis enregistrée sur support magnétique de haute densité.

Les bandes sont envoyées au CTPH par transport militaire, les copies destinées aux Italiens et aux Espagnols, sont acheminées par transporteurs civils. Les satellites effectuent chacun trois passages au dessus du site pendant un survol de jour, et de nuit, les vidages s'intercalent donc tout au long de la journée depuis 09h00 jusqu'à 5h00 le lendemain matin. Selon l'urgence une liaison fibre optique spécifique permet le transfert de tout ou partie du contenu des bandes, dès la fin des survols, vers le CTPH.

En salle d'opérations, une station de commande et de contrôle fournit une vision centralisée de l'état du système, avec la possibilité pour l'opérateur de contrôler directement les différents équipements et de diagnostiquer immédiatement les pannes. Des tests d'aptitude à la mission étant en outre nécessaires avant chaque survol.